Les anémones sauvages
de Mélanie Guyard

critiqué par CHALOT, le 18 mai 2024
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
un roman sur la cause féminine, bouleversant !
Les anémones sauvages

Le poids du passé

Un jour en 1950 , dans une ferme aux portes du marais Poitevin, a lieu le repas du mariage de l'aînée des enfants, Blanche.
La nuit de noce se passe et se termine alors qu'Eugène est encore sous l'effet du vin bu en quantité.
Blanche se lève et se pend au marronnier .
Voici planté le début et le décor de ce roman qui va se poursuivre ou reprendre vie 65 années plus tard.
Le lecteur retrouve la ferme avec sa propriétaire, une vieille femme qui semble radoter et qui est la sœur cadette de Blanche qui s'est mariée avec Eugène.
Tout semble banal et ne l'est pas du tout .
Le passé semble resurgir avec la venue à la ferme dans une partie gîte d'une jeune femme enceinte et sa petite fille.
Ces deux là qui sont inséparables ne vivent pas dans la quiétude et notamment la mère qui fuit le géniteur du bébé à venir.
Il y a là un drame non élucidé, celui du suicide de Blanche et de ce qui l'a accompagné et l'autre qui se pointe avec cet amant qui n'accepte pas que sa « maîtresse » attende un enfant de lui.
Il y a dans cette ferme trois générations de femmes différentes, la veuve Gransagne qui ne pense qu'à son passé, la locataire Hélène et cette petite fille qui a fait le vœu insensé de ne pas grandir !
L'énigme policière est bien présente avec un suspense avec un aller-retour bien vu entre deux époques, mélangeant le présent et ce passé qui pèse.
Ces secrets de familles enfouis ou cachés peuvent comme ici remonter à la surface et peser sur la suite des destins.
Ce livre qui donnera lieu, je l'espère à un film m'a passionné.
Au delà de la fiction, on trouve présent et raconté le drame de ces femmes qui ont subi dans les campagnes et ailleurs les mariages forcés et celui de celles qui subissent des violences « domestiques » qui existent toujours, parfois impunies.

Jean-François Chalot