Manger bio c’est mieux ! : Nouvelles preuves scientifiques à l’appui...
de Claude Aubert, Denis Lairon, André Lefebvre

critiqué par Shelton, le 18 octobre 2012
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
Bon appétit ! Bonne santé !
Je sais, je l’ai entendu comme vous, le bio est artificiel, c’est surfait, c’est moins bon au goût, c’est plus cher, c’est du mensonge, ce n’est pas une solution ! Et qui le dit ? Ceux qui défendent les tomates calibrées sans goût, ceux qui touchent les dividendes des grands distributeurs, ceux qui sont responsables de la « vache folle » ?

Ce petit ouvrage n’a qu’un seul mérite, celui de poser les questions que nous nous posons tous et d’apporter des éléments de réponse dont certains semblent fort pertinents ! Franchement, manger bio est globalement meilleur pour la santé, avouer que ça vaut le coût d’en parler. Non ?

Le premier point est le prix. En effet, le bio coûte plus cher, c’est une certitude ! Non ? En fait, c’est plus compliqué que prévu. D’une part, manger bio c’est changer une partie de son alimentation et manger moins et mieux n’est pas synonyme d’augmentation des prix de revient de chaque repas, même en prenant du bio. De plus, si j’utilise un produit de l’agriculture intensive, que le paysan qui le produit n’arrive pas à vivre à cause des prix imposés par les distributeurs et que je suis obligé, via mes impôts, de le subventionner, ce n’est pas la solution la moins coûteuse que d’acheter moins cher dans tous les cas… Enfin, s’il fallait prendre en compte ce que coûtera dans quelques années la remise en état des terres maltraitées, le fruit du bio devient le moins cher sans aucun doute…

La deuxième question qui se pose est celle des labels. Peut-on leur faire confiance ? Je rappelle qu’un label n’est qu’un engagement par rapport une charte. Quand le label est garanti par l’état ou l’Europe, on a de forte chance que le cahier des charges soit bien respecté. C’est ce qui fait que le label AB est fiable, indiscutablement. D’autres labels sont le fruit d’une volonté d’aller plus loin ou de prendre en compte d’autres critères. Ils sont généralement fiables, mais attention, il faut aller chercher si ces critères présentent un intérêt pour votre santé, votre portefeuille ou la planète… c’est là qu’il faut faire un choix ! Par exemple le critère « équitable » n’a rien à voir avec la santé. Il a un impact de solidarité, ce qui est déjà très fort et donc aussi un impact développement durable car ce dernier est un mixte de social, économique et écologique…

Enfin, dernier point que je voudrais aborder avec vous, en vous laissant découvrir toutes les autres questions traitées par les auteurs, c’est celle de savoir si l’agriculture biologique serait capable de nourrir, dans de bonnes conditions, l’ensemble de la population de la planète aujourd’hui ? Aujourd’hui, ce n’est pas possible car nous sommes allés si loin dans les excès qu’il va falloir du temps pour revenir en arrière. Par contre, contrairement à des idées reçues, il y a moyen de faire beaucoup mieux que ce que nous faisons en ce moment, même en faisant appel à l’agriculture biologique. Mais pour cela il va falloir passer à l’agriculture durable, celle qui met en avant les agricultures locales (moins de transport), celle qui oublie les plantes qui consomment trop d’eau et qui nuisent durablement à la planète, celle qui produit des aliments riches et bon, celle qui soigne la qualité avant la quantité… Mais cela ne suffira peut-être pas ! Il faudra aussi beaucoup moins gaspiller, arrêter de surconsommer dans certains pays, ne pas utiliser des plantes pour mettre dans les carburants alors que 900 millions d’habitants de la planète sont sous-alimentés…

Enfin, et c’est un des points importants de cet ouvrage, il faudra chercher à utiliser positivement tout ce qu’on l’on sait et que l’on peut trouver pour améliorer les rendements autrement qu’en noyant les plantes avec des produits chimiques… Un chercheur comme Jean-Marie Pelt a déjà beaucoup travaillé dans ce domaine et il semblerait que l’humanité à beaucoup à s’enrichir à comprendre les cycles de la nature, les actions combinées des végétaux les uns sur les autres… Un exemple ? Allez, juste pour vous donner envie d’aller plus loin…

« En associant du maïs et des légumineuses dans des conditions bien précises (deux rangs de maïs alternant avec deux rangs de légumineuses) on augmentait de 50% la production sur une surface donnée » !!! C’était aux Indes et on a le même type de possibilité en Afrique avec le sorgho et des haricots ! Alors, qu’est-ce que l’on attend ? Le pouvoir est dans notre assiette, dans nos paniers, dans nos champs !!!

En attendant, manger bio c’est mieux ! Qu’on se le dise !!!